Le « Bonjour » est un investissement très rentable !

Ce sujet du « bonjour » vous parait peut-être extrême de par sa simplicité. Vous vous dites qu’en ces temps de pandémie, il existe des sujets bien plus importants à aborder.

En prenant en compte le degré d’urgence et les effets à court terme, cela ne souffre aucune discussion. Par contre en considérant les effets à long terme et la simplicité de l’action alors je pense que cela se discute.

L’absence de bonjour est bien plus fréquente que ce que je pensais. Ce sont les enquêtes sur la qualité de vie au travail qui m’ont permis de réaliser que finalement cela était présent dans certains services de nombreuses entreprises.

Les entreprises concernées ont toutes en commun de rencontrer une difficulté en termes d’implication des salariés. Bien sûr cela ne suffit pas à établir une relation de cause à effet entre l’absence de bonjours de certains managers et le manque d’engagement.

Quand je discute avec les salariés qui expriment leur ressenti à ce propos, cela renvoie directement à la notion de rejet ou plus exactement le sentiment de se sentir mis à  l’écart, de ne pas avoir assez de valeur. Vous en conviendrez cela est vraiment PUISSANT pour réduire l’implication et la motivation !

Maintenant, je voudrais vous raconter aussi ce qui se passe lorsque le manager dit bonjour et que le salarié ne répond que du bout des lèvres. Alors que j’étais manager, le bonjour était un moment réservé pour aller au-devant des personnes de mon équipe. Une personne, Laure, me répondait par politesse mais sans vouloir entamer de conversation. Malgré cela j’ai continué à vouloir engager la conversation en évitant d’être pressant mais en restant constant. Après bien des mois de cette situation, il y a eu un déclic et Laure , d’habitude très laconique, a commencé à poser des questions professionnelles et aussi légèrement personnelles. Cela n’a duré que quelques minutes avant qu’elle ne me demande si elle pouvait me parler en privé.

Elle vivait une situation difficile à titre personnelle et cela avait un impact sur son travail et sa disponibilité. Avec le soutien de ses collègues une solution a été trouvée. Le point important ici est que sans ses tentatives régulières de dialogue, Laure n’aurait pas franchi le pas de me parler et la situation se serait dégradée jusque cela ne soit plus acceptable.

Bref, la simple volonté d’établir une relation a permis d’éviter des conséquences importantes à Laure ET  à l’entreprise.

Même si vous ne vivez ce genre d’événements qu’une fois au cours de votre carrière, vous direz-vous que cela valait bien « l’investissement » ?

Qu’en dites-vous ?