Le manager imparfait

Le manager imparfait

On arrive à la fin de l’année.

Et comme souvent en décembre, beaucoup de managers que je rencontre partagent la même sensation :
de la fatigue, l’impression de ne pas avoir été “au niveau”, un doute sur certaines décisions…
et, en parallèle, une avalanche de publications qui pointent leurs imperfections.

Je connais bien cette sensation.
Elle existe aussi pour ceux qui accompagnent.
Et c’est d’ailleurs une imperfection personnelle qui m’a conduit à une prise de conscience il y a quelques semaines.

 

Quand le corps parle… et que l’épaule lâche

Un matin, je ressens une douleur à l’épaule droite.
Pas violente, juste suffisamment tenace pour m’accompagner du matin au soir, et finalement… de semaines en semaines.

Un vrai signal.

Mais un signal de quoi ?
Pas simple de “parler” à une épaule pour comprendre ce qu’elle raconte.
Et c’est paradoxalement une musique — un album qui m’émouvait depuis longtemps sans que je comprenne vraiment pourquoi — qui m’a mis sur la voie.
En découvrant enfin son concept, tout est devenu clair.

Pour différentes raisons, je m’étais éloigné de mon message clé :
? ce n’est pas l’imperfection des managers qui pose problème ; c’est le fait de n’en voir que le côté négatif.

À force de vouloir “élever le niveau”, on finit par imposer une norme qui stérilise, paralyse et empêche d’avancer.
C’est ce jour-là que j’ai décidé de défendre, clairement, la notion de manager imparfait.


Le manager imparfait : non pas un défaut, mais une boussole

Nous savons tous combien les managers sont essentiels dans une organisation.
Et comme beaucoup de professionnels de l’accompagnement, j’ai à cœur de contribuer à les aider à mieux naviguer dans un contexte exigeant.

Mais cette volonté, aussi sincère soit-elle, peut entraîner trois effets indésirables :

  1. De la confusion, car les approches diffèrent… et c’est normal.

  2. De la pression, qui empêche de prendre du recul et accentue les difficultés du terrain.

  3. Une vision tronquée, qui laisse croire que les imperfections sont un problème — alors qu’elles sont souvent un signal précieux.

Pour moi, une imperfection dit toujours la même chose :
? “Regarde autrement. Tu es passé à côté d’un avantage, d’un point d’appui, d’un apprentissage.”

C’est exactement ce que mon épaule m’a rappelé :
ce qui semblait un frein était en réalité une invitation à ajuster ma façon de travailler, de décider et d’accompagner.


Mais que faire avec les imperfections ?

Pour être clair : parler d’imperfection n’est pas une excuse pour ne rien changer.
C’est une invitation à suivre un processus simple, concret, pragmatique :

1️⃣ Trouver “le point qui coince”

Clarifier le problème, ses conséquences, les personnes impliquées.
Simple. Direct. Sans jargon.

2️⃣ Équilibrer les perceptions

Ne pas se contenter des inconvénients visibles.
Chercher aussi les avantages cachés, les points d’équilibre, les bénéfices involontaires.
Sans cela, les actions de progrès restent superficielles.

3️⃣ Définir le réajustement

Identifier une première action — petite, réaliste —
et observer comment l’équilibre évolue naturellement.

Je détaillerai chacun de ces trois points dans les prochaines semaines,
dans des formats courts et faciles à expérimenter.


Quel serait LE changement qui vous faciliterait la vie en 2026 ?

Je terminerai cette newsletter par une question simple, mais essentielle :

? Quelle chose, si elle changeait en 2026, vous faciliterait vraiment la vie ?

En tant que manager, en tant que RH ou simplement en tant que personne.

Répondez-moi directement, ou notez-le dans un carnet.
Cette seule question peut ouvrir une année plus claire, plus équilibrée,
et plus en accord avec ce qui est vraiment important pour vous.