Ce que l'expérience m'a enseigné sur l'équilibre vie pro vie perso

Mes 3 pépites pour conserver un équilibre vie pro / vie perso

Dans les 3 articles précédents, j’ai abordé le sujet de l’équilibre entre vie pro et vie perso sous les angles : pourquoi utiliser son état d’esprit pour trouver cet équilibre, comment changer son état d’esprit et quels sont les points de vigilance.

Aujourd’hui je souhaite partager ce que j’ai retenu de mes expériences et où j’en suis dans la recherche de cet équilibre. Pour cela, je vous présente 3 pépites issues de mon et ce que j’en fait aujourd’hui.

 

#1 Poursuivre au moins un objectif, en tout temps, dans chaque domaine

Il y a quelques années, j’ai eu la chance de participer à la construction et au démarrage d’un site industriel entièrement neuf.

La phase de démarrage a été très très prenante ; à l’époque je m’occupais des automatismes. J’ai adoré créer les programmes pour que cela fonctionne et pour que cela soit ergonomique pour les opérateurs de conduite. Bref un boulot satisfaisant techniquement et humainement.

Pendant plus de 6 mois, je n’ai fait que cela. Ce qui a été dur c’est quand cela s’est arrêté ! Ma vie avait exclusivement tourné autour du travail et là d’un seul coup plus rien.

Mon entourage avait continué à évoluer, moi pas ! A ce moment là, j’ai vraiment expérimenté ce qu’est être inadapté social et c’est franchement déprimant.

Et pour je comprenne bien le message, alors que j’essayais de revenir à une vie « normale », j’ai croisé, à nouveau, le chemin d’une personne qui avait vécu à ce rythme 100% travail pendant plus de 10 ans. Mais voilà l’âge de la retraite avait sonné et cette personne que j’avais connue dynamique, enjouée était devenue un concentré de déprimes. Message reçu : tout sur le travail ? Ok mais très ponctuellement !

 

Mais cela ne s’arrête pas là car par un curieux effet de balancier, quelques années plus tard j’ai consacré une très grande partie de mon temps à ma famille, une période où j’étais en transition professionnelle.

Alors oui de grands moments de partage avec les enfants et la famille en général et en même temps l’impression de stagner. J’ai vu les enfants grandir, j’ai vu évoluer les personnes de mon entourage … et moi ? Pas grand-chose !

J’ai vécu ce que voulait dire parent au foyer et clairement ce n’est pas un rôle qui me convient.

 

Ces 2 expériences m’ont clairement indiqué qu’il était nécessaire pour moi de poursuivre une voie globalement équilibrée qui incluent plusieurs dimensions.  

Cela vous parait peut-être évident mais cela ne l’était pas pour moi à l’époque car ce qui comptait était de m’investir pleinement et du coup j’avais perdu le bon sens.

Et aujourd’hui encore, je dois faire un effort pour ne pas mettre toute mon énergie sur un seul objectif et pour cela je définis des objectifs dans plusieurs domaines de ma vie. La distinction entre vie pro et vie perso me parait bien insuffisante pour trouver un équilibre de vie alors j’investis mes actions dans les domaines comme le travail, la famille, la santé, les compétences,…

 

 

#2 Connaître ce qui est important pour soi et le décliner en objectifs

Cette pépite est, à priori, évidente pour tout le monde et pourtant ce n’est pas si simple à faire. Commençons par la 1ère partie de cette pépite : connaître ce qui est important pour soi !

Dès l’âge de 16 ans, je savais avec clarté ce que je voulais faire comme métier. Cela m’a permis de m’accrocher pour suivre les études qui allaient avec cette envie.

Peu de temps avant mon diplôme, à quelques mois du but de mes études, patatra le monde change et je commence à prendre conscience que je risque d’échouer dans ma quête.

Tchernobyl est passé par là et les verts sont devenus une force politique qui compte pour se faire élire. Bref le monde commence à se détourner de la filière nucléaire. Conséquence : plus d’embauche pour travailler sur les nouveaux combustibles.

2 choix possibles: rester dans la filière nucléaire ou me réorienter et tirer un trait sur les 5 dernières années d’études !

Un choix à priori facile mais c’était compter sans une aspiration viscérale : avoir un champ des possibles seulement limité par mes propres choix et actions.

Lors des phases de recrutement pour rester dans la filière nucléaire, j’ai compris que mon école conditionnerait toute ma carrière et que certaines fonctions, comme chef de centrale par exemple, me serait inaccessibles. Par ailleurs, les avantages étaient nombreux et m’assuraient une vie confortable.

Pour éviter de choisir, j’ai tenté le compromis en travaillant pour un sous-traitant de la filière nucléaire mais c’était une grosse erreur parce que j’avais des perspectives de développement professionnel, je restais dans le domaine nucléaire mais le travail ne me correspondait pas !

Résultat : au bout de 1 an retour à la case départ et je me retrouve face au même dilemme. Avec ma compréhension de l’époque, l’idée d’un plafond de verre agit comme un repoussoir et je choisis de me réorienter.

Je ne sais pas ce qu’aurait été ma vie si j’avais fait l’autre choix mais ce qui était important à ce moment et qui l’est encore aujourd’hui c’est d’avoir suivi ma voie !

 

Une suite logique de connaître ce qui est important pour soi est de le décliner en objectifs concrets. Il existe de nombreuses raisons à cela mais ma pépite concerne un aspect peu souvent évoqué.

Décliner les objectifs et se projeter dans sa vie lorsque ces objectifs seront atteints permet de prendre conscience des inconvénients qui vont avec ces réussites. Une bonne question est alors : suis-je prêt à accepter les inconvénients qui vont avec cette réussite là ?

Ne pas faire cette démarche revient à accepter un important risque de désillusion.

C’est ce que j’ai vécu dans ma poursuite d’une réussite professionnelle avec plus de responsabilités. Au fur et à mesure que j’évoluais professionnellement, j’ai commencé à ressentir des tiraillements.

Je n’avais pas vu que dans le monde des personnes importantes que je côtoyais et auquel j’aspirais régnait une bonne dose de conformisme! Je ne voyais que les aspects dorés et au fur et à  mesure des années mon insatisfaction grandissait mais je n’avais pas ce recul de me dire que toutes les situations ont des avantages ET des inconvénients et que pour bien choisir, il faut accepter les 2 aspects !

Je fais régulièrement l’exercice d’imaginer les inconvénients et bien sûr je suis loin de tous les imaginer mais cela m’aide à faire des choix équilibrés !

 

 

#3 Vivre des moments de qualité

Evaluer sa vie en termes de satisfaction, de bonheur est une opération complexe qui n’est pas vraiment mathématique.  

Imaginez que vous évaluez heure par heure votre bonheur disons pendant un mois. A la fin du mois vous faites une évaluation intuitive, instinctive de votre bonheur au cours de ce mois. Il est fort probable que cette évaluation sera différente de la moyenne des évaluations heure par heure.   

Cela signifie que notre perception de notre bonheur n’est pas lié à la durée de nos bonheurs ponctuels.

C’est pour cette raison que raisonner essentiellement en temps pour ce qui concerne l’équilibre vie pro / vie perso conduit peu souvent à une véritable réussite.

C’est comme le bonheur apporté par un cadeau, il ne dépend pas de la valeur marchande du cadeau.

Cela m’est arrivé d’offrir un cadeau cher en pensant faire plaisir. Mais en fait le cher était une façon de compenser le fait que je n’avais pas fait assez attention à ce que la personne appréciait. Dans ce cas, la résultat est sans appel, le cadeau apporte peu de plaisir voir même de la frustration.

C’est un peu la même chose avec le temps de vie perso : à quoi cela sert d’investir du temps dans sa vie perso quand cela n’est pas en lien avec ses attentes et les attentes de son entourage.

Donc si le but final est le bien-être, le sien et celui de son entourage, les chances de succès augmentent  dès lors que j’apporte une réponse à cette simple question : que vais-je faire pour faire de ce moment un bon moment ?

 

Conclusion

Ces 3 pépites sont liées entre elles et elles créent un ensemble qui favorise l’atteinte du bien-être, du bonheur qui finalement est la véritable quête des êtres humains.

Poursuivre un équilibre vie pro / vie perso sur la seule base du temps de travail a toute les chances de mener à  une insatisfaction sur son bien-être, son bonheur car ce ressenti se moque bien de l’arithmétique du temps de travail et du temps de loisir et ensuite la vie est plus complexe qu’une opposition entre en vie professionnelle et vie personnelle. Il est alors préférable de considérer les différents domaines de vie.